
🇰🇪 KENYA – voyage réalisé en août-septembre 2021

Après dix jours passées à vadrouiller de safari en safari sur les pistes poussiéreuses des parcs nationaux dès le soleil levé, il est temps pour moi de prendre un peu de repos en me dirigeant vers la côte le long de l’océan Indien, pour profiter du soleil après la poussière de la savane. Cette partie entre Diani Beach et Mombasa offre à la fois de belles plages et tout un héritage culturel à découvrir.
DANS CET ARTICLE
DIANI BEACH
Ma première étape sur la côte est la station balnéaire de Diani Beach, située à mi-chemin entre Mombasa et la frontière tanzanienne. L’ambiance y est détendue et sa plage de sable blanc est très belle ; par contre les courants et les algues n’incitent pas franchement à la baignade.

Parmi les autres activités à faire à Diani, il y a le centre de conservation des colobes, ces singes noirs et blancs qu’on ne trouve au Kenya que dans cette petite partie de la côte. À faire pour les fans de singes mais les colobes sont visibles facilement en dehors. C’est d’ailleurs pour éviter les collisions avec les voitures et leur permettre d’aller et venir facilement que le centre a installé des passerelles de cordes au-dessus de la route.
Par contre, s’il y a une visite immanquable à faire à Diani, c’est bien la forêt sacrée Kaya Kinondo. Pour les peuples de la côte, les forêts ont toujours servies d’intermédiaire entre notre monde et celui des esprits. C’est à ce titre que dix forêts de la région sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Kaya Kinondo, tout au sud de Diani, est la plus accessible d’entre elles et les curieux y sont les bienvenus. Il faut d’abord se rendre au centre des visiteurs

Une fois équipé, je suis mon guide Mohammed, qui m’explique les différents rituels toujours pratiqués par les anciens. L’ambiance est très calme, on ressent vraiment le côté mystique de la forêt. Il m’explique pourquoi tel arbre est vénéré, lequel enlacer si je souhaite réaliser un souhait, les vertus médicinales de certaines plantes.

Bien qu’islamisés ou christianisés aujourd’hui, les habitants de la région continue à pratiquer le culte de la forêt. Ainsi, le cœur de la forêt est strictement réservé aux anciens. Ils s’y rendent plusieurs fois par moi et y pratiquent des sacrifices d’animaux pour apaiser les esprits comme pour guérir d’une maladie ou appeler la pluie.
Une visite vraiment intéressante, qui permet de se plonger dans les croyances des habitants de Diani.
MOMBASA
Deuxième ville du Kenya, au nom quasi mythique, Mombasa évoque le temps des explorations et des grandes découvertes. Son histoire en fait ainsi la ville la plus diverse du Kenya, aux influences portugaises, omanaises ou encore indiennes.
🔎 ZOOM SUR – l’histoire de Mombasa
La présence portugaise en ville remonte à 1498, quand le navigateur Vasco de Gama fait escale dans ce port prospère après avoir été le premier Européen à dépasser le Cap de Bonne-Espérance. Rapidement, la ville devient un comptoir commercial portugais, qui y édifient un fort en 1593 pour se protéger des attaques.
Mais la richesse de la ville attise les convoitises des Omanais, qui s’emparent de la ville un siècle plus tard et dominent les échanges entre les côtes africaines, la péninsule arabique et le sous-continent indien.
Le contact entre ces commerçants arabophones et les populations locales donnera naissance à une nouvelle langue : le swahili, langue bantoue au vocabulaire fortement influencé par l’arabe. Aujourd’hui encore, le swahili et ses variantes sont la langue de communication dans toute l’Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ouganda et jusque dans l’est de la République démocratique du Congo) mais aussi aux Comores et à Mayotte.
Enfin les Britanniques débarquent au XIXe siècle, et le port de Mombasa devient leur porte d’entrée en Afrique de l’Est. Avec eux, énormément de travailleurs indiens sont amenés, donnant à la ville un caractère encore plus cosmopolite.
Le vieux fort portugais, Fort Jesus, est aujourd’hui classé au patrimoine mondial. Réutilisé par les Omanais puis les Britanniques et récemment rénové avec l’appui financier du sultanat d’Oman, il est le symbole de cette histoire tourmentée et du melting-pot qu’est la ville.


Autour du fort s’étendent les ruelles de la vieille ville de Mombasa, qu’on peut qualifier selon l’humeur de « décrépie » ou « dans son jus ». À l’écart du tumulte de la ville, l’ambiance semble détendue mais malheureusement je suis contraint d’écourter ma découverte de cette partie de Mombasa. Un Kenyan me déconseille formellement d’aller plus loin si je tiens à ne pas me faire voler. On va éviter de tenter le diable.



Je prends un rickshaw pour quitter le quartier. Ali, le conducteur, me raconte son histoire, reflet de celle de Mombasa. Né au Kenya de parents indien et yéménite, il a longtemps travaillé comme marin avant de revenir dans sa ville natale. Plutôt que de me conduire dans le restaurant indien repéré dans le guide que j’avais demandé, il insiste amicalement pour que j’aille dans celui qu’il me recommande. Verdict : c’était délicieux et une très belle rencontre. Merci Ali !


Avant de quitter Mombasa, je passe devant le symbole de la ville, les Mombasa tusks, une arche en forme de défenses d’éléphant qui enjambe la route principale.

CÔTÉ PRATIQUE
Arriver à Diani Beach
Diani est situé sur la route principale reliant Mombasa à la frontière tanzanienne. La minuscule piste d’atterrissage d’Ukunda est aussi desservie par des vols depuis Nairobi. Certains font une escale à Mombasa avant de redécoller vers Lamu, pour un vol d’une durée exceptionnelle de quelques minutes.

Rejoindre Mombasa

Matatu, bus, train ou avion, les moyens de rallier Nairobi et Mombasa ne manquent pas. Si on vient comme moi à la journée depuis Diani Beach, il faut emprunter un matatu sur la route principale jusqu’à l’embarcadère de Likoni, d’où le ferry traverse le bras de mer qui sépare Mombasa de la côte sud. De là on peut négocier un rickshaw pour se rendre dans la vieille ville.
Où dormir ?
À Diani, l’auberge de jeunesse Diani Backpackers est une valeur sûre, proposant aussi bien des chambres à prix raisonnables que des dortoirs à prix dérisoires. Attention aux colobes qui viennent se balader le matin. La piscine est un vrai plaisir après les journées dans la brousse.
Côté Mombasa, quasi aucun hébergement dans le centre, uniquement des complexes touristiques le long de la côte. Le mieux est donc de loger à Diani.
Ma prochaine étape




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