
🇳🇵 NÉPAL – voyage réalisé en janvier 2023
काठमाडौँ

Atterrissage à Kathmandou en ce mois de janvier 2023. La capitale du Népal, derrière une première impression de jungle urbaine chaotique, abrite un riche patrimoine, notamment religieux, que j’ai hâte de découvrir avant de partir explorer le reste du pays et de ses montagnes.
Malgré la foule et la chappe intense de pollution qui pèse en permanence sur la ville, qui me laissera la gorge en feu au bout de quelques jours, ce premier contact avec le Népal est déjà un coup de cœur. Les couleurs, la spiritualité omniprésente et les sommets himalayens qui se dévoilent par moments annoncent déjà un voyage exceptionnel.
DANS CET ARTICLE
THAMEL ET LA VIEILLE VILLE
ठमेल
Je fais mes premiers pas au Népal dans le quartier de Thamel. C’est le haut lieu historique des routards et des hippies qui parcouraient la « route des Indes » dans les années 1970. Aujourd’hui c’est là où l’on trouve la majorité des hôtels, guesthouses et restaurants pour touristes. On peut aussi s’équiper dans les nombreuses boutiques de matériel de trekking.

Mis à part ce côté touristique, Thamel reste un des quartiers les plus vivants et typiques de Kathmandou. Il suffit de s’éloigner des rues principales pour tomber sur des petites échoppes diverses, des temples hindous ou des stupas bouddhistes à tous les coins de rue, ou encore cours tranquilles aux fenêtres ouvragées.



Se perdre à Thamel fait partie intégrante de la découverte de la ville, même si cela implique d’esquiver les scooters slalomant entre les passants et les nombreux rabatteurs en quête de touristes naïfs à balader.

SWAYAMBHUNATH
स्वयम्भूनाथ
Depuis Thamel, je marche une quarantaine de minutes pour rejoindre le temple de Swayambhunath. Bâti sur une colline surplombant la ville, c’est l’un des symboles les plus connus de Kathmandou.


On l’appelle aussi le Monkey Temple. La colonie de macaques qui y vit explique ce nom; Considérés comme descendants du dieu-singe Hanuma, ils sont vénérés comme tels. En général indifférents à l’agitation religieuse qui y règne, la donne change dès qu’il y a de la nourriture en vue.

Une fois au pied de la colline, je dois encore gravir 365 marches pour atteindre le stûpa. En arrivant en haut, je profite d’une vue dégagée sur l’ensemble de la ville et les montagnes qui l’enserrent.

Le stupa en lui-même est impressionnant : énorme dôme blanc surmonté d’une flèche dorée à plusieurs anneaux ; décoré des yeux du Bouddha sensés tout voir.

D’un côté, des religieux déambulent autour du stupa, toujours dans le sens des aiguilles d’une montre, et font tourner les nombreux moulins à prières. De l’autre, des jeunes Népalais profitent de la vue et font des Tiktoks. Quant aux macaques, ils chapardent toute la nourriture qui passe à leur portée.

D’après les légendes, toute la vallée de Kathmandou était autrefois engloutie sous un lac, d’où émergeait un lotus, à l’emplacement exact où se dresse Swayambhuntah aujourd’hui.


Autour du temple, quelques cafés disposent d’une terrasse sur leur toit pour prendre un thé en profitant d’une vue sur l’ensemble. En sirotant mon thé, je me dis que je viens à peine d’arriver au Népal mais déjà je m’y sens bien.

DURBAR SQUARE
दरबार क्षेत्र
Le lendemain, je pars visiter de bon matin un autre site phare de la ville : Durbar Square. C’est autour de cette place que la ville de Kathmandou s’est développée. Pendant des siècles c’était le centre du pouvoir, que les rois successifs ont hérissés de palais et de temples. Aujourd’hui c’est l’un des plus beaux endroits de la ville. Malgré l’animation permanente, l’ensemble me laisse une vraie impression de sérénité.

Suite aux séismes du printemps 2015, le patrimoine de la vallée de Kathmandou a été particulièrement affecté. Certains temples se sont écroulés sans autre formes de procès, d’autres nécessitent des échafaudages pour rester debout. Mais aujourd’hui, grâce aux financements étrangers, la reconstruction a énormément avancé. La plupart des temples ont rouvert et le palais royal Hanuman Dhoka, longtemps resté inaccessible, se visite à nouveau.


Les temples en eux-mêmes méritent qu’on s’y attarde. Leur architecture en forme de pagode de briques, avec des boiseries extrêmement travaillées, est typique de la vallée de Kathmandou et du peuple newar, ses premiers habitants. En règle générale, seuls les hindous peuvent pénétrer à l’intérieur mais on peut quand même grimper sur le terrasse et jeter un coup d’œil. Quant au temple Taleju, qui domine toute la place, il n’ouvre aux fidèles qu’une fois par an au mois d’octobre, lors de la fête hindoue de Dasain.

À l’entrée de Durbar Square se trouve la statue de Kala Bhairav. Avec sa couronne de crânes, son épée dressée, la tête et le bras qu’il tient en main, il représente l’incarnation la plus destructrice du dieu hindou Shiva. Il est néanmoins vénéré par les Népalais et ce bas-relief est l’un des symboles de Kathmandou.

Au sud de Durbar Square, le palais de la Kumari est l’un des sites les plus intéressants de la place. La Kumari est la « déesse vivante » de Kathmandou, une fillette choisie selon des critères physiques et astrologiques extrêmement précis et vénérée comme une incarnation de la déesse hindoue Durga. Elle vit recluse dans son palais sur Durbar Square, recevant les offrandes des dévots et n’en sort que pour participer aux processions religieuses, sans jamais poser un pied sur le sol impur. Une fois sélectionnée entre deux et quatre ans, la Kumari le restera jusqu’à sa puberté, où elle est remplacée par une autre fillette. Triste existence pour une enfant.

Les touristes peuvent pénétrer dans dans la cour du palais, aux magnifiques boiseries gravées, typique de l’artisanat de la vallée de Kathmandou. En revanche, seuls les fidèles religieux peuvent entrer à l’intérieur pour présenter une offrande à la Kumari. Celle-ci apparaît régulièrement pour une brève apparition à la fenêtre du palais, sans la moindre expression sur son visage. La prendre en photo est strictement interdit.

Site le plus impressionnant de Durbar Square, le palais Hanuman Dhoka était utilisé par la royauté népalaise jusqu’au XXe siècle. Aujourd’hui, on peut déambuler à travers ses différentes cours (chowk), là encore magnifiquement décorées. L’intérieur n’a malheureusement pas encore réouvert.




Les billets pour entrer sur la place (1000 roupies pour les étrangers) s’achètent à toutes les entrées et sont valables par défaut pour la journée entière. Mais sur présentation de son passeport et d’une photo d’identité, le bureau touristique situé au sud de la place vous les rendra valides pour toute la durée de votre visa au Népal.
PASHUPATINATH
पशुपतिनाथ
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Le temple de Pashupatinath est certainement l’endroit qui remue et questionne le plus lors d’un voyage au Népal. Sur les bords de la rivière Bagmati, c’est dans ce complexe religieux dédié à Shiva que les habitants de la vallée de Kathmandou viennent se faire incinérer. C’est sûrement l’un des lieux les plus sacrés du pays pour les hindous.

Le rapport à la mort est profondément différent au Népal. Visiter Pashupatinath, ce n’est pas faire preuve d’un voyeurisme malsain comme on pourrait le penser. Le site est classé par l’UNESCO, les touristes sont les bienvenus (sauf dans le temple principal, réservé aux hindous). On y croise d’ailleurs nombre de familles népalaises, en visite avec leurs enfants. Ni choquant, ni tabou même si le décalage profond avec notre vision occidentale interroge.
Ceci dit, c’est avec pas mal d’appréhension que j’arrive à au temple. Je préfère prendre un guide pour avoir le maximum d’explications sur ce que je vais voir. Dès l’arrivée, le ton est donné : une ambulance amène un corps. Rien de plus normal ici : les bûchers fonctionnent nuit et jour et dans la religion hindoue, la crémation doit avoir lieu aussi rapidement que possible après le décès de la personne.

Mon guide m’explique les différentes étapes du rituel. Vêtu de blanc (couleur du deuil) et d’orange (couleur du sacré), le corps est d’abord purifié avec l’eau de la rivière : le brahmane lui lave notamment les pieds, partie la plus impure du corps car en contact direct avec le sol. Ce lavage rituel a lieu pour tous les défunts sur le ghat (esplanade le long de la rivière) directement en contrebas du temple, à l’endroit le plus sacré.

Une fois purifié, le corps est prêt pour la crémation. Ceux qui ont les moyens sont incinérés directement sur les ghats, les autres un peu plus en aval. Le corps est placé sur un tas de bois, la tête vers le nord, puis recouvert de paille et le feu est allumé dans la bouche du défunt, par le fils aîné pour un père, par le fils cadet pour une mère (ou par un sadhu si la personne n’avait pas de fils). Une crémation dure environ quatre heures : les cendres rejoignent ensuite la rivière Bagmati et se jetteront avec elles dans le Gange, le fleuve sacré des hindous.

De l’autre côté de la rivière, on peut observer l’agitation du lieu sans déranger. On y trouve un alignement de quatorze temples en pierres dédiés à Shiva, chacun abritant un lingam yoni, un symbole de fertilité. Les femmes qui désirent un enfant viennent y faire des offrandes. Mon guide me fait remarquer que, pour les hindous, la vie et la mort sont donc intimement liés au sein d’un même lieu de culte.


Je repars de Pashupatinath assez secoué, avec beaucoup de questions et de réflexions en tête. Mais c’est une visite que je ne regrette pas.
BODHNATH
बौद्धनाथ
Non loin de Pashupatinath, le stupa de Bodhnath sert de point de rendez-vous culturel et spirituel à la communauté tibétaine. S’il ressemble beaucoup au stupa de Swayambhunath, c’est cette fois un stupa format XXL, rien de moins que le plus grand du continent asiatique. Autrefois, c’était une étape sur la route commerciale qui reliait Kathmandou à Lhassa au Tibet, où les marchands priaient pour que leur traversée de l’Himalaya se déroule sans encombres.

Là encore, l’ambiance oscille entre dévotion religieuse et Tiktoks insouciants. Les moines déambulent, toujours en gardant le stupa à leur droite. Ça vaut le coup d’aller boire un thé sur le toit-terrasse d’un des nombreux cafés alignés tout autour du monument, pour prendre un peu de hauteur sur l’ensemble.
Les ruelles autour de Bodhnath méritent qu’on les explore. Entre les vendeurs de souvenirs divers (« bols chantants » et peintures tibétaines principalement), on y trouve de nombreux gompas (monastères tibétains), aux peintures souvent impressionnantes.


CÔTÉ PRATIQUE
🚏 Se déplacer dans Kathmandou
Si on aime marcher, les lieux décrits dans cet article sont tous accessibles à pied depuis Thamel. Compter 10 minutes pour Durbar Square, 40 minutes de marche pour Swayambhunath et une bonne heure pour Pashupatinath. De là, Bodhnath n’est qu’à 20 minutes de marche. Si on prévoit d’aller en trek dans l’Himalaya, autant voir ça bon entraînement avant de passer aux choses sérieuses !
Sinon, on peut emprunter les minibus depuis la gare routière de Ratna Park, toute proche de Thamel, qui dessert tous les sites de la vallées de Kathmandou.
🛏️ Où dormir ?
Mount Annapurna Guest House, au cœur de Thamel, pour des chambres convenables à tout petit prix.
🍴 Où manger ?
Le restaurant le plus connu de Thamel pour déguster des momos (gros raviolis tibétains) aux goûts variés.
Une adresse discrète pour un repas népalais typique et pas cher, dans un cadre joli.
Pour changer un peu de la cuisine népalaise, la meilleure adresse pour déguster une pizza à Kathmandou.
Ce voyage au Népal commence fort. Kathmandou a énormément de richesses à offrir, malgré le bruit et la pollution incessants pendant ces quatre jours. Avant de partir trekker dans l’Himalaya, ça vaut le coup de s’attarder pour découvrir la capitale mais aussi Patan et Bhaktapur, les deux cités voisines de la vallée de Kathmandou.



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