KAMPALA – sur les traces du Buganda

🇺🇬 OUGANDAvoyage réalisé en mai 2023

Mon voyage en Ouganda se termine par une journée dans sa capitale désordonnée, Kampala. Une ville tout sauf reposante, entre ses rues surchargées, ses milliers de boda-boda et ses constructions anarchiques. Mais Kampala offre aussi plusieurs sites historiques intéressants à découvrir pour se plonger dans le passé de l’Ouganda et surtout un havre de tranquillité au bord de toute cette agitation : la maison d’adoration bahaïe.

LE CENTRE DE KAMPALA

Je commence ma visite par le centre chaotique de Kampala, qui ne compte que quelques bâtiments dignes d’intérêt touristique. Perchée sur une colline se trouve la plus grande mosquée d’Afrique de l’Est. Officiellement renommée « grande mosquée de Kampala« , elle a longtemps été connue sous un nom moins glorieux. Édifiée à l’initiative du dictateur Amin Dada, sa construction a été financée intégralement par le tout autant dictateur libyen Kadhafi. D’où son nom toujours utilisé de mosquée Kadhafi. Sympa l’ambiance.

la mosquée surplombant le chaotique centre de Kampala

La mosquée est ouverte sans souci aux visiteurs, qui peuvent même grimper au sommet du minaret de 50 m de haut pour admirer observer cette magnifique ville. Ma carte mémoire est tombé en rade pile à ce moment là donc pas de photos de l’intérieur.

Ça peut paraître surprenant mais en arpentant le centre-ville, je tombe sur de nombreux temples hindous. Depuis la colonisation britannique, une minorité importante minorité indienne est arrivée en Afrique de l’Est et y joue un rôle essentiel dans l’économie. En 1972, Idi Amin Dada les a expulsé d’Ouganda, causant une grave crise, avant qu’ils ne soient autorisé à revenir dans le pays à sa chute en 1979.

temple hindou
sympa le slogan du gilet

Plus tard en me promenant sur Kampala Road, l’avenue principale, avec l’appareil photo en bandoulière comme à mon habitude, je suis stoppé par deux policiers, qui m’ont sûrement offert la tentative de corruption la plus ridicule de l’histoire. Après avoir vérifié mes photos et annoncé qu’il est interdit d’en prendre à Kampala pour cause de guerre en Somalie, ils m’annoncent devoir m’amener au poste principal pour vérification d’identité.

Fort heureusement, ils me proposent d’échapper à cette formalité, qui accessoirement risquerait de me faire rater mon vol de retour. Mais je dois leur acheter deux canettes de soda en échange pour leur déjeuner. Éclatant de rire devant une tentative d’arnaque aussi lamentable, ils me laissent finalement repartir sans aucun problème.

LES SITES ROYAUX DU BUGANDA

S’il fallait une raison de visiter Kampala c’est bien pour les sites royaux du Buganda, classés au patrimoine mondiale de l’UNESCO. Avant d’être la capitale du protectorat britannique, puis de l’Ouganda indépendante, Kampala était celle du royaume du Buganda, qui a donné son nom au pays.

Pour découvrir l’histoire de ce royaume, je commence par visiter le palais du Kabaka (roi), d’architecture européenne. Le palais en lui même ne se visite pas mais la visite guidée permet de découvrir l’histoire de l’Ouganda avant et après la colonisation.

le palais

Attenant au palais se trouve aussi un petit musée de l’histoire du Buganda et un bunker sinistre, utilisé à l’époque d’Amin Dada le dictateur fou, pour enfermer et torturer ses opposants.

Aujourd’hui, le kabaka Mutebi II règne toujours. Même si bien sûr son rôle n’est qu’honorifique, il reste une figure importante pour les membres de l’ethnie baganda à titre symbolique.

Le deuxième site majeur du Buganda, classé au patrimoine de l’UNESCO, ce sont les tombeaux royaux de Kasubi, que je pars visiter l’après-midi. Elles abritent les dépouilles des ssekabaka, le nom donné aux rois décédés.

Ces tombes en architecture traditionnelle sont assez impressionnantes mais la plus grande n’est pas accessible, en rénovation depuis 2010 suite à un incendie criminel. Là encore, la visite permet d’en apprendre plus sur ce royaume, sur le peuple baganda et ses 52 clans.

LE TEMPLE BAHAÏ

À l’écart du chaos du centre, Kampala abrite aussi une oasis de sérénité : la maison d’adoration bahaïe. Perchée sur une colline au nord de la ville, entourée d’un jardin impeccablement entretenu, le découvrir est vraiment agréable.

La religion bahaïe est née en Iran au XIXe siècle. Son fondateur, Mirza Husayn Ali Nuri ou plus connu sous le nom de Baha’u’llah affirmait être l’envoyé de Dieu et proclame l’égalité et l’unité des Hommes, de leurs religions et le contact direct avec le divin sans passer par les rites collectifs et les prêtres.

Les deux fondateurs de cette religion, Baha’u’llah et le Bab, son prédécesseur, sont enterrés en Israël, respectivement à Acre et à Haïfa, où se trouve le siège mondial de la communauté.

Présente aux quatre coins du globe, la religion bahaïe est persécutée en Iran son pays d’origine. Les quelques 300 000 (?) fidèles n’y sont pas reconnus par le régime des mollahs contrairement aux autres minorités religieuses. Ils souvent arrêtés, emprisonnés voir exécutés pour apostasie.

Aujourd’hui, chaque continent compte une « maison d’adoration » bahaïe : à Francfort pour l’Europe, New Delhi pour l’Asie, etc… et donc Kampala pour l’Afrique.

Comme toutes les maisons d’adorations bahaïes, elle est bâtie sur neuf côtés, symbolisant les neuf religions révélées à l’humanité selon eux. Pas de photos à l’intérieur. L’ensemble est très paisible, à peine troublé par les singes qui viennent se balader sur la pelouse. Une belle manière de conclure ce voyage en Ouganda !

Même si Kampala n’est pas un incontournable, cette journée m’aura permis de découvrir une nouvelle facette de l’Ouganda avant de quitter le pays. La ville est aussi réputée pour être une des capitales de la fête en Afrique mais là je n’ai pas testé.

CÔTÉ PRATIQUE

🛵 Se déplacer dans Kampala

Mis à part la grande mosquée et le palais royal, les sites à voir sont assez éloignés du centre. Il faut donc compter sur les boda-boda pour les rejoindre. Ils semblent être des milliers à sillonner les rues poussiéreuses de Kampala.

des boda-boda partout

On peut soit les héler dans la rue, soit passer par une application comme Uber ou SafeBoda pour moins de tracas. L’avantage de la dernière : les chauffeurs mettent un casque à disposition de leur passager.

🛏️ Où dormir ?

Peu d’options à petit budget à Kampala. Je suis allé au Scroll Inn Hotel, dans un quartier industriel peu engageant mais proche du centre, correct pour deux nuits.

En revanche, je ne savais pas que j’allais tomber dans un hôtel avec citations chrétiennes aux murs, Bible dans chaque chambre et … interdiction absolue et affichée en rouge aux voyageurs de même sexe de dormir dans la même chambre. Sacrée ambiance !

🍴 Où manger ?

Kampala offre sûrement la plus grande variété et qualité du pays en terme de choix de nourriture.

Pour goûter une cuisine différente, le restaurant éthiopien Fasika est une bonne option. Attention : ça pique fort !

Pour un repas plus haut de gamme, le restaurant The Lawns offre notamment un choix impressionnant de viandes.

C’est la fin de mon voyage en Ouganda. Je repars à Entebbe pour y reprendre l’avion, des souvenirs pleins la tête.

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